Les films vus à la maison
Les films vus à la maison
C'est ici que l'on peut parler de films qui ne sont plus dans l'actualité mais dont on a envie de parler quand même !
Friendly Neighborhood Blogueur sur Watchtower Comics
Re: Les films vus à la maison
Je me suis lancé dans la saga Rocky, je n'ai pas terminé mais je vais commencer par ce que j'ai déjà vu
Rocky et Rocky II
Je mets les deux ensemble, car ils sont vraiment très proches au niveau de l'histoire et du contexte. C'est ici que tout commence, avec la présentation de Rocky (Sylvester Stalone) qui est un loubard de seconde zone et pas très malin, boxeur à ses heures qui se voit offrir une chance de montrer ce qu'il vaut par un concours de circonstances tout à fait improbable lorsque le tenant du titre Apollo Creed (Carl Weathers) veut donner sa chance à un boxeur local lorsque son adversaire n'est pas disponible. Le second film montre quant à lui la revanche après le premier match.
C'est peu dire que si le personnage de Rocky colle à la peau de Stallone c'est parce qu'il a mis beaucoup de lui-même dans l'écriture de ce personnage. Ce boxeur de seconde zone qui se voit offrir la chance de sa vie, c'est aussi son interprète au bord de la misère qui arrive enfin à vendre son scénario et donc à percer pour avoir ensuite la carrière qu'on lui connait. Au vu de sa filmographie, Stallone c'est une succession de grandeur et de gadins, tout comme Rocky qui est son double fictionnel même s'il s'est inspiré du boxeur Chuck Wepner pour construire le personnage (tout comme Mohamed Ali a inspiré de façon très visible celui d'Apollo Creed).
Ce qui est assez amusant avec le recul, c'est de constater que pour une saga qui a enchainé les films sur la boxe... celle-ci n'a pas encore la place prédominante qu'elle aura par la suite dans les films Rocky. Certes, elle est au coeur des enjeux puisque tout tourne autour du fameux match Rocky/Apollo (le premier puis la revanche) et donc de la préparation qui va avec...
... mais c'est aussi et presque surtout un film qui présente des aspects sociétaux à travers les portraits de Rocky, Adrian et Paulie. On est dans un registre assez sombre de paumés qui cherchent à s'en sortir, et dans le second film on voit aussi les difficultés de Rocky à gérer une célébrité soudaine et l'hostilité d'un milieu différent du sien qui ne lui pardonne pas de ne pas en faire partie "pour de vrai".
De ce fait, côté boxe s'il y a des entrainements (dont la fameuse course sur les escaliers) et bien entendu les matches finaux, cela reste de l'ordre d'une intrigue de fond face au travail sur les personnages, leur évolution, leurs doutes... Cette volonté de montrer un personnage qui veut surtout "tenir la distance" afin de montrer qu'il n'est pas un tocard joue pas mal dans l'appréciation de l'histoire.
Comme dans ses films suivants en tant que scénariste, Stallone semble montrer une certaine naïveté et certains passages peuvent faire sourire mais en tout cas c'est touchant et bien amené avec une montée en puissance vers le match dans chacun des deux films.
C'est donc un début surprenant pour cette saga, avant un virage très prononcé dès le troisième film.
Rocky III
On change radicalement d'approche avec ce nouveau film, qui reflète l'évolution de son acteur/scénariste/réalisateur. Evolution dont il est conscient, comme en témoigne une discussion avec Paulie (être scénariste, ça permet de faire passer des messages l'air de rien !)
On met en effet bien plus en avant la boxe dans ce nouveau volet, ce qui apporte plus d'action et de spectacle que dans les deux premiers. Là où on devait se contenter de séquences d'entrainement assez brèves et du grand match final, ici les séquences sont plus longues/détaillées et il y a plusieurs matches. De ce fait, l'aspect sociétal des deux premiers est pratiquement absent et cela sera aussi le cas dans le 4e film.
Mais c'est pas pour ça que c'est pas bien, car si l'approche et les thématiques sont différentes ce film en aborde d'autres qui sont pertinentes. En premier lieu, bien entendu la thématique de la défaite et comment s'en relever à tel point que l'expression "L'oeil du tigre" en est synonyme. Mais aussi le fait de voir que Rocky et Apollo ont vraiment la boxe dans le sang, le second reconnaissant que c'est vraiment toute sa vie. C'est aussi le moment de mettre en avant certaines valeurs, Clubber Lang (Mr T, détestable à souhaits) étant un boxeur particulièrement brutal.
Un bon cru, qui n'a pas si mal vieilli.
Rocky IV
Le virage amorcé dans le troisième film se confirme ici, et va même encore plus loin. On est vraiment dans un registre bien plus orienté vers le sport en lui-même (et donc l'action), reflétant le statut de star d'action de Stallone.
Généralement vilipendé, ce quatrième opus n'est pas forcément mauvais. Certes, c'est tellement Reaganien qu'on s'attend presque à le voir dans le coin pour encourager Rocky, et on reste dans le portrait toujours très caricatural de l'URSS dans un contexte "Est vs Ouest". Mais si le discours est globalement maladroit et souvent naïf, il y a une volonté de montrer que les nations ne sont pas obligées de se détester... mais à condition d'embrasser les valeurs américaines bien sûr !
Ca reste donc un opus qui se regarde, horriblement daté de par les clichés est/ouest et très orienté "on enchaîne les séquences musicales". Mais c'est pas si mal.
Prochain : Rocky Balboa (parce que Rocky V, c'est comme l'Arme Fatale IV et Indiana Jones IV, ça n'existe pas )
Rocky et Rocky II
Je mets les deux ensemble, car ils sont vraiment très proches au niveau de l'histoire et du contexte. C'est ici que tout commence, avec la présentation de Rocky (Sylvester Stalone) qui est un loubard de seconde zone et pas très malin, boxeur à ses heures qui se voit offrir une chance de montrer ce qu'il vaut par un concours de circonstances tout à fait improbable lorsque le tenant du titre Apollo Creed (Carl Weathers) veut donner sa chance à un boxeur local lorsque son adversaire n'est pas disponible. Le second film montre quant à lui la revanche après le premier match.
C'est peu dire que si le personnage de Rocky colle à la peau de Stallone c'est parce qu'il a mis beaucoup de lui-même dans l'écriture de ce personnage. Ce boxeur de seconde zone qui se voit offrir la chance de sa vie, c'est aussi son interprète au bord de la misère qui arrive enfin à vendre son scénario et donc à percer pour avoir ensuite la carrière qu'on lui connait. Au vu de sa filmographie, Stallone c'est une succession de grandeur et de gadins, tout comme Rocky qui est son double fictionnel même s'il s'est inspiré du boxeur Chuck Wepner pour construire le personnage (tout comme Mohamed Ali a inspiré de façon très visible celui d'Apollo Creed).
Ce qui est assez amusant avec le recul, c'est de constater que pour une saga qui a enchainé les films sur la boxe... celle-ci n'a pas encore la place prédominante qu'elle aura par la suite dans les films Rocky. Certes, elle est au coeur des enjeux puisque tout tourne autour du fameux match Rocky/Apollo (le premier puis la revanche) et donc de la préparation qui va avec...
... mais c'est aussi et presque surtout un film qui présente des aspects sociétaux à travers les portraits de Rocky, Adrian et Paulie. On est dans un registre assez sombre de paumés qui cherchent à s'en sortir, et dans le second film on voit aussi les difficultés de Rocky à gérer une célébrité soudaine et l'hostilité d'un milieu différent du sien qui ne lui pardonne pas de ne pas en faire partie "pour de vrai".
De ce fait, côté boxe s'il y a des entrainements (dont la fameuse course sur les escaliers) et bien entendu les matches finaux, cela reste de l'ordre d'une intrigue de fond face au travail sur les personnages, leur évolution, leurs doutes... Cette volonté de montrer un personnage qui veut surtout "tenir la distance" afin de montrer qu'il n'est pas un tocard joue pas mal dans l'appréciation de l'histoire.
Comme dans ses films suivants en tant que scénariste, Stallone semble montrer une certaine naïveté et certains passages peuvent faire sourire mais en tout cas c'est touchant et bien amené avec une montée en puissance vers le match dans chacun des deux films.
C'est donc un début surprenant pour cette saga, avant un virage très prononcé dès le troisième film.
Rocky III
On change radicalement d'approche avec ce nouveau film, qui reflète l'évolution de son acteur/scénariste/réalisateur. Evolution dont il est conscient, comme en témoigne une discussion avec Paulie (être scénariste, ça permet de faire passer des messages l'air de rien !)
On met en effet bien plus en avant la boxe dans ce nouveau volet, ce qui apporte plus d'action et de spectacle que dans les deux premiers. Là où on devait se contenter de séquences d'entrainement assez brèves et du grand match final, ici les séquences sont plus longues/détaillées et il y a plusieurs matches. De ce fait, l'aspect sociétal des deux premiers est pratiquement absent et cela sera aussi le cas dans le 4e film.
Mais c'est pas pour ça que c'est pas bien, car si l'approche et les thématiques sont différentes ce film en aborde d'autres qui sont pertinentes. En premier lieu, bien entendu la thématique de la défaite et comment s'en relever à tel point que l'expression "L'oeil du tigre" en est synonyme. Mais aussi le fait de voir que Rocky et Apollo ont vraiment la boxe dans le sang, le second reconnaissant que c'est vraiment toute sa vie. C'est aussi le moment de mettre en avant certaines valeurs, Clubber Lang (Mr T, détestable à souhaits) étant un boxeur particulièrement brutal.
Un bon cru, qui n'a pas si mal vieilli.
Rocky IV
Le virage amorcé dans le troisième film se confirme ici, et va même encore plus loin. On est vraiment dans un registre bien plus orienté vers le sport en lui-même (et donc l'action), reflétant le statut de star d'action de Stallone.
Généralement vilipendé, ce quatrième opus n'est pas forcément mauvais. Certes, c'est tellement Reaganien qu'on s'attend presque à le voir dans le coin pour encourager Rocky, et on reste dans le portrait toujours très caricatural de l'URSS dans un contexte "Est vs Ouest". Mais si le discours est globalement maladroit et souvent naïf, il y a une volonté de montrer que les nations ne sont pas obligées de se détester... mais à condition d'embrasser les valeurs américaines bien sûr !
Ca reste donc un opus qui se regarde, horriblement daté de par les clichés est/ouest et très orienté "on enchaîne les séquences musicales". Mais c'est pas si mal.
Prochain : Rocky Balboa (parce que Rocky V, c'est comme l'Arme Fatale IV et Indiana Jones IV, ça n'existe pas )
Friendly Neighborhood Blogueur sur Watchtower Comics
Re: Les films vus à la maison
Rocky V
J'avais dit que je ne le regarderais pas, mais finalement j'ai voulu le revoir pour me refaire une idée... Et tout n'est pas à jeter finalement !
Alors oui c'est le plus mauvais des Rocky, renié par Stallone en personne, il est blindé d'incohérences et le retour aux forceps au ton des deux premiers ne fonctionne pas vraiment. On jette ainsi aux orties l'évolution des personnages, dont Rocky qui s'était un peu plus dégourdi dans les 3e et 4e opus. Ici, il redevient très bas du front (et la blessure n'explique pas tout), juste parce que ça arrange le scénario... mouais...
Mais la thématique sur la famille, avec notamment le fils de Rocky qui se sent délaissé par son père, fonctionne plutôt bien. De même, le fait de voir Rocky diminué suite à son dernier combat et cherchant tout de même à se remettre en selle c'est émouvant.
Donc finalement c'est un film très moyen, qui a quelques fulgurances mais est plombé par une approche superficielle des sujets abordés et quelques caricatures agaçantes (notamment celle de Don King, encore plus insupportable que le vrai). Les deux premiers films avaient un côté assez naïf, mais c'était touchant parce que c'était davantage de la maladresse de la part de Stallone. Ici, c'est clairement écrit à la truelle et le cynisme transpire derrière chaque passage un peu naïf.
J'avais dit que je ne le regarderais pas, mais finalement j'ai voulu le revoir pour me refaire une idée... Et tout n'est pas à jeter finalement !
Alors oui c'est le plus mauvais des Rocky, renié par Stallone en personne, il est blindé d'incohérences et le retour aux forceps au ton des deux premiers ne fonctionne pas vraiment. On jette ainsi aux orties l'évolution des personnages, dont Rocky qui s'était un peu plus dégourdi dans les 3e et 4e opus. Ici, il redevient très bas du front (et la blessure n'explique pas tout), juste parce que ça arrange le scénario... mouais...
Mais la thématique sur la famille, avec notamment le fils de Rocky qui se sent délaissé par son père, fonctionne plutôt bien. De même, le fait de voir Rocky diminué suite à son dernier combat et cherchant tout de même à se remettre en selle c'est émouvant.
Donc finalement c'est un film très moyen, qui a quelques fulgurances mais est plombé par une approche superficielle des sujets abordés et quelques caricatures agaçantes (notamment celle de Don King, encore plus insupportable que le vrai). Les deux premiers films avaient un côté assez naïf, mais c'était touchant parce que c'était davantage de la maladresse de la part de Stallone. Ici, c'est clairement écrit à la truelle et le cynisme transpire derrière chaque passage un peu naïf.
Friendly Neighborhood Blogueur sur Watchtower Comics
Re: Les films vus à la maison
Récupéré trois films là où vous avez:
Memento de Christopher Nolan, Junior Bonner de SAM PECKINPAH et Le train sifflera trois fois de Fred Zinnemann.
Des films que je ne trouve pas sur Alazone Trime ou Picsou Pluche.
Memento de Christopher Nolan, Junior Bonner de SAM PECKINPAH et Le train sifflera trois fois de Fred Zinnemann.
Des films que je ne trouve pas sur Alazone Trime ou Picsou Pluche.
Re: Les films vus à la maison
Sympa Mémento, un des rares Nolan qui m'a plu parmi ceux que j'ai vus.
Modo
- Fred le Mallrat
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Re: Les films vus à la maison
Tu devrais aimer following
Re: Les films vus à la maison
J'adore ce film.
Le mode reverse sur le DVD est sympa.
Dans un sens ou dans l'autre le film fonctionne parfaitement.
Mon trottoir de départ ne mène nulle part
C'est devenu un cirque les clowns jouent sans fard
C'est devenu un cirque les clowns jouent sans fard
Re: Les films vus à la maison
Rocky Balboa
Ce qui compte, c’est pas la force des coups que tu donnes, c’est le nombre de coups que tu encaisses tout en continuant d’avancer. Ce que t’arrives à endurer tout en marchant la tête haute.
Devant être initialement le chapitre final de l'histoire de Rocky Balboa - Creed est arrivé ensuite - le film a la difficile mission de réconcilier le public avec le personnage après le ratage qu'a été Rocky 5... mais peut être aussi de permettre à son interprète de montrer qu'il a encore des choses à raconter et à montrer.
Nous sommes en effet en 2006, la saga Expandables n'est pas encore arrivée et si Stallone n'a pas vu sa carrière s'arrêter avec Rocky V - il a eu quelques succès après - à l'image de son rival de toujours Arnold Schwarzenegger il donne l'impression d'avoir passé l'âge de ces conneries et une fois le cap du siècle passé n'a pas vraiment grand chose dans sa filmographie par rapport à ses succès d'antan.
Comme Stallone, Rocky a vieilli. Comme Stallone, Rocky est tourné vers son passé glorieux et aurait besoin d'un second souffle. Une fois encore le mimétisme entre l'acteur/scénariste et le boxeur saute aux yeux.
Nous retrouvons donc Rocky Balboa, qui tient maintenant un petit restaurant italien et surtout a perdu son repère : Adrian est décédée depuis trois ans, et le boxeur est fixé sur les jours heureux qu'il a passés avec elle. Bien entendu, il raconte jusqu'à plus soif ses heures de gloires en tant que boxeur à qui veut l'entendre, mais on voit bien que c'est avant tout son histoire avec Adrian à laquelle il se raccroche coûte que coûte. Ca rend le personnage toujours touchant, et apporte une bonne dose d'émotion à l'histoire.
Avec Rocky Balboa, Stallone a oublié le cynisme de Rocky V et le côté action star friquée de Rocky III et Rocky IV pour retrouver la tonalité des deux premiers films de la saga. On y retrouve cette naïveté touchante et cette peinture sociale qui finalement met la boxe au second plan : le sport y est ici un moyen et une causalité pour l'existence de cet univers, pas une fin en soi en enchaînant les matches. De même, l'entrainement renoue avec la simplicité des débuts et on sent le propos plus sincère.
On retrouve donc un ancien boxeur qui répond à un défi pour avoir l'occasion de montrer qu'il n'est pas fini, et quelque part briller à nouveau aux yeux de son fils qui s'est éloigné de lui. Montrer que ce n'est pas forcément gagner qui l'intéresse, mais ne pas perdre : la nuance est importante et est un point important de la morale du film.
Face à Rocky, il y a Mason Dixon qui est un boxeur arrogant qui veut l'affronter suite à un calcul informatique donnant l'ancien champion vainqueur face à lui. Le personnage de Dixon n'est guère sympathique, mais on n'est pas dans l'antipathie que pouvait inspirer Clubber Lang, c'est plus un bon boxeur mal entouré. Stallone aurait d'ailleurs dit en interview que le personnage de Dixon lui ressemble à l'époque où il écoutait trop les conseils de personnes "bien intentionnées"... on pourrait placer ce duel sur un plan meta "Stallone Mister Fric vs Stallone sincère des débuts", ça semblerait assez cohérent et dans la logique de son écriture qui calque les hauts et bas de son personnage fétiche sur sa propre carrière.
Vous l'aurez compris, j'ai vraiment adoré ce film qui devient ainsi un de mes Stallone préférés. J'ai aimé son traitement de l'importance de la famille, son approche du personnage qui a vieilli et cherche une raison de continuer à avancer tout en tenant son entourage à bouts de bras - Paulie est d'ailleurs très touchant dans ce film alors que d'habitude il m'énerve - et cette quête d'une respectabilité tranquille, ne cherchant pas à être le meilleur mais juste pouvoir prouver qu'il n'est pas fini. Cette approche pleine de nostalgie qui renoue avec les débuts de la saga est très efficace, et l'émotion est au rendez-vous avec un film qui montre que, comme Rocky, Stallone avait encore beaucoup à offrir.
Ce qui compte, c’est pas la force des coups que tu donnes, c’est le nombre de coups que tu encaisses tout en continuant d’avancer. Ce que t’arrives à endurer tout en marchant la tête haute.
Devant être initialement le chapitre final de l'histoire de Rocky Balboa - Creed est arrivé ensuite - le film a la difficile mission de réconcilier le public avec le personnage après le ratage qu'a été Rocky 5... mais peut être aussi de permettre à son interprète de montrer qu'il a encore des choses à raconter et à montrer.
Nous sommes en effet en 2006, la saga Expandables n'est pas encore arrivée et si Stallone n'a pas vu sa carrière s'arrêter avec Rocky V - il a eu quelques succès après - à l'image de son rival de toujours Arnold Schwarzenegger il donne l'impression d'avoir passé l'âge de ces conneries et une fois le cap du siècle passé n'a pas vraiment grand chose dans sa filmographie par rapport à ses succès d'antan.
Comme Stallone, Rocky a vieilli. Comme Stallone, Rocky est tourné vers son passé glorieux et aurait besoin d'un second souffle. Une fois encore le mimétisme entre l'acteur/scénariste et le boxeur saute aux yeux.
Nous retrouvons donc Rocky Balboa, qui tient maintenant un petit restaurant italien et surtout a perdu son repère : Adrian est décédée depuis trois ans, et le boxeur est fixé sur les jours heureux qu'il a passés avec elle. Bien entendu, il raconte jusqu'à plus soif ses heures de gloires en tant que boxeur à qui veut l'entendre, mais on voit bien que c'est avant tout son histoire avec Adrian à laquelle il se raccroche coûte que coûte. Ca rend le personnage toujours touchant, et apporte une bonne dose d'émotion à l'histoire.
Avec Rocky Balboa, Stallone a oublié le cynisme de Rocky V et le côté action star friquée de Rocky III et Rocky IV pour retrouver la tonalité des deux premiers films de la saga. On y retrouve cette naïveté touchante et cette peinture sociale qui finalement met la boxe au second plan : le sport y est ici un moyen et une causalité pour l'existence de cet univers, pas une fin en soi en enchaînant les matches. De même, l'entrainement renoue avec la simplicité des débuts et on sent le propos plus sincère.
On retrouve donc un ancien boxeur qui répond à un défi pour avoir l'occasion de montrer qu'il n'est pas fini, et quelque part briller à nouveau aux yeux de son fils qui s'est éloigné de lui. Montrer que ce n'est pas forcément gagner qui l'intéresse, mais ne pas perdre : la nuance est importante et est un point important de la morale du film.
Face à Rocky, il y a Mason Dixon qui est un boxeur arrogant qui veut l'affronter suite à un calcul informatique donnant l'ancien champion vainqueur face à lui. Le personnage de Dixon n'est guère sympathique, mais on n'est pas dans l'antipathie que pouvait inspirer Clubber Lang, c'est plus un bon boxeur mal entouré. Stallone aurait d'ailleurs dit en interview que le personnage de Dixon lui ressemble à l'époque où il écoutait trop les conseils de personnes "bien intentionnées"... on pourrait placer ce duel sur un plan meta "Stallone Mister Fric vs Stallone sincère des débuts", ça semblerait assez cohérent et dans la logique de son écriture qui calque les hauts et bas de son personnage fétiche sur sa propre carrière.
Vous l'aurez compris, j'ai vraiment adoré ce film qui devient ainsi un de mes Stallone préférés. J'ai aimé son traitement de l'importance de la famille, son approche du personnage qui a vieilli et cherche une raison de continuer à avancer tout en tenant son entourage à bouts de bras - Paulie est d'ailleurs très touchant dans ce film alors que d'habitude il m'énerve - et cette quête d'une respectabilité tranquille, ne cherchant pas à être le meilleur mais juste pouvoir prouver qu'il n'est pas fini. Cette approche pleine de nostalgie qui renoue avec les débuts de la saga est très efficace, et l'émotion est au rendez-vous avec un film qui montre que, comme Rocky, Stallone avait encore beaucoup à offrir.
Friendly Neighborhood Blogueur sur Watchtower Comics
Re: Les films vus à la maison
Avec le premier c'est mon préféré, il me touche à chaque vision. Un très grand film !
Re: Les films vus à la maison
En effet, il est vraiment touchant !
Friendly Neighborhood Blogueur sur Watchtower Comics